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    Les fusions, un modèle synonyme d’échec


    Les fusions de clubs de football sont une spécialité bien belge, et surtout wallonne, dont l'histoire est jalonnée d'échecs. Le phénomène est presque toujours le même : un club important d'une région, en proie à de graves difficultés financières, absorbe un plus petit club voisin dans l'espoir de se sauver.


    On pense à Mouscron, qui s'est emparé du matricule de Péruwelz pour renaître en Excel, ou à Binche qui a intégré Leval pour se constituer en un grand club. Mons avait avalé Quévy pour former le Royal Albert Mons-Quévy, un « club zombie » avant de devenir le Renaissance Mons 44. Même schéma pour l'Union Tubize-Braine.


    La stratégie est systématiquement identique. Pendant quelques saisons, on promet de préserver l'identité, les couleurs et l'héritage du petit club sacrifié. Puis, très vite, ces engagements s'évaporent : le nom change, les couleurs disparaissent, et l'histoire du club absorbé est peu à peu effacée. Pourtant, c'est bien souvent ce dernier qui, en se sacrifiant, a permis de sauver le football régional.


    Le cas de l'URS Centre et de la RAAL à La Louvière est un parfait exemple. Après la faillite de cette dernière, la pression des supporters et de la commune a conduit à un projet de fusion avec les « Pierrots », le deuxième club de la ville. Avant 2011, la plupart des enfants de Haine-Saint-Pierre grandissaient avec ce club dans leur vie, avaient tapé leur première balle dans ce club et pouvaient être fiers des exploits de leurs prédécesseurs. Maintenant, la plupart d’entre eux n’ont jamais connu cela et savent-ils seulement ce que le mot “Pierrot” signifie ? Après une brève période en bleu et blanc, les couleurs de la RAAL ont été réadoptées, laissant une fois de plus une communauté de supporters lésée et un héritage oublié.


    Ce processus, répétitif, se solde toujours par la même amertume : une identité locale est sacrifiée au profit d'un projet souvent caduc, et une communauté entière se voit dépossédée de son club de cœur.


    Au final, ces fusions, si typiques du paysage footballistique belge, ne laissent dans leur sillage que des cicatrices. Elles donnent naissance à des clubs sans âme, évoluant dans des stades vides, car personne ne se reconnaît vraiment dans ces entités hybrides. Un club de football est bien plus qu'une équipe ; il est le cœur battant d'un village, le gardien d'une mémoire collective et un pilier de la vie locale. Le perdre, c'est affaiblir un peu plus le tissu social, la fierté et la convivialité d'une région. Derrière l'euphorie éphémère d'un « grand projet », c'est une mentalité de colon qui s'exprime, effaçant les racines au point de rendre tout retour aux sources impossible. Ainsi, à force de vouloir sauver le football à tout prix, on en a parfois perdu l'essentiel : son âme.

     
     
     

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